Lors de la première édition de notre écovillage de Noël à La Cité Fertile, la team WeSlow a été envoûtée à la vue de cette marque de bijoux d’inspiration ouest-africaine. Ces couleurs gaies et ces pendentifs originaux ont attisés notre curiosité ; c’est ainsi que nous sommes allé.es à la rencontre d’Anne-Marie, la fondatrice de Perles Rares Djonou !
La Rédac’ : « Perles Rares Djonou » en quelques mots, c’est quoi ?
Anne-Marie : En quelques mots, Perles Rares Djonou est une marque de bijoux traditionnels « krobo » (une ethnie Akan). Ces bijoux faits de perles de verre sont traditionnellement portés et réalisés dans toute la sous-région du Ghana, de la Côte D'Ivoire, du Togo et du Bénin.
La Rédac’ : Pourquoi avoir choisi le nom « Perles Rares Djonou » ? Que signifie-t-il ?
Anne-Marie : J’ai choisi ce nom parce qu’il fallait que je rende hommage à la culture dont sont originaires ces bijoux. « Djonou » veut dire « perle » en Mina (une langue parlée dans l’actuel Ghana/Togo).
La Rédac’ : Et d’où est venu l’idée de créer cette marque ?
Anne-Marie : Tout a commencé lors d’un voyage au Kenya où j’ai rencontré une créatrice de bijoux d’inspiration MassaÏ ; j’ai commencé à acheter et revendre ses bijoux à des amis en France. Malheureusement, je me suis très vite retrouvée limitée parce que le réassort était compliqué.
Je suis originaire de pays qui ont un savoir-faire magnifique et historique (Togo, Bénin et Ghana). Je me suis alors demandé, « pourquoi ne pas les valoriser ? »
Plus tard, ma tante qui savait que je vendais des bijoux, est venue du Ghana avec des perles de verre locales et grâce à son aide, nous avons commencé à travailler sur ce qui allait être ma toute première collection sortie en 2017. Petit à petit, j’ai commencé à monter la société avant de l’ouvrir officiellement en 2019.
La Rédac’ : Et quel message souhaites-tu faire passer à travers tes créations ?
Anne-Marie : L’idée est de désacraliser le port des bijoux Krobo et Akan (qu’on appelle communément « poids Baoulés »), et de les faire connaître en dehors des frontières africaines.
« Désacraliser » dans le sens où ces bijoux sont des accessoires qui restent dans les placards, qu’on ne sort que lors des grandes occasions telles que les festivités traditionnelles. Il est dommage que ce savoir-faire de qualité soit mis en avant de façon occasionnelle et non de façon constante.
De plus, je collabore avec des artisans locaux qui ont l’habitude de travailler les perles depuis très longtemps. C’est une façon de leur dire que ce qu’ils font depuis longtemps plaît et mérite d’être connu aux yeux du monde.

NDLR : Le Saviez-Vous ? Les bijoux Krobo et Akan sont des accessoires portés de façon occasionnelle : lors des festivités telles que les mariages ou encore, les évènements funèbres. Le port quotidien de ces bijoux a longtemps été réservés aux monarques et aux nobles.)
La Rédac’ : Comment ces perles de verre sont fabriquées ? Peut-on dire que tu fais des bijoux upcyclés ?
Anne-Marie : Au Ghana, le recyclage c’est tous les jours. Les perles émanent d’éléments en verre dont des bouteilles qui sont moulues et chauffées à haute température. Donc oui, c’est de l’upcycling.
La Rédac’ : Présente-nous tes pièces favorites !
Anne-Marie : D’abord, il y a le collier Apogée, une très belle réussite du fait de sa sobriété, son caractère affirmé et panafricaniste. Il y a un visage de bronze qui rappelle les statues de chez moi, et c’est un collier mixte qui peut se porter quotidiennement.

Ensuite, il y a mes collections de bracelets « Caméléons » qui peuvent convenir à un public européen qui n’a pas l’habitude de mettre des couleurs très chatoyantes, au quotidien. C’est très pratique et on peut les sortir du placard quotidiennement. J’ai choisi le nom « Caméléon » à cause de la variété des couleurs : ce sont des bracelets unis bleus, pastels, noirs, marrons que les hommes peuvent porter !


La Rédac’ : Et si tu devais choisir une égérie pour représenter ta marque ?
Anne-Marie : Je choisirais l’actrice française Aïssa Maïga. Premièrement pour son engagement pour la question de la femme noire en France, et sa vision que j’admire.
En tout cas, on a hâte de découvrir la suite de Perles Rares Djonou !